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Histoire de la mine d’or de Poura

HISTORIQUE DE LA CREATION DE LA MINE D’OR DE POURA

Le domaine des mines et carrières dans la commune de Poura se résume au secteur minier. Le gisement d’or de Poura a longtemps fait l’objet d’exploitation tant artisanale qu’industrielle. L’exploitation artisanale remonterait à plusieurs siècles et aurait cesse a la fin du 19è siècle avec la pénétration coloniale.

L’exploitation industrielle s’est effectuée par intermittence depuis les années 1930 jusqu’à nos jours. Elle aurait débuté avec un certain colonel d’Aubusson qui installa une petite usine dont les ruines sont encore visibles à l’entrée de Poura, pour exploiter les rejets d’orpaillage. Cette activité se poursuivra jusqu’en 1945 à la fin de la deuxième guerre mondiale.

De 1960 à 1966, la société des Mines de Poura (SMP) prend le relais et va exploiter le gisement actuel de la mine souterraine à partir de 62 mètres sous terre jusqu’à la profondeur de 227 mètres. La fermeture interviendra brutalement pour des raisons d’ordre technique et financier mais surtout du fait du refus de l’état voltaïque à l’époque de renouveler le permis d’exploitation.

Dans les années 1980, on assiste à une remontée spectaculaire du cours de l’or jamais égalée jusque-là (800$ US) par once, contre moins de 400$ US (aujourd’hui) et la mine de conception moderne fut réouverte en 1981 après environ quinze (15) années d’interruption. L’exploitation du gisement était assurée par la société de recherche et d’exploitation minière créée en 1973 pour reprendre l’exploitation de la première mine qui avait fonctionné de 1960 à 1966.

La société était initialement une société d’économie mixte au capital de quatre (4) milliards de francs CFA associant l’Etat Burkinabé (60%) la compagnie française des mine (COFRAMINES 20%) et la banque islamique de développement (BID 20%). Elle est ensuite transformée en société de recherche et d’Exploitation Minières du Burkina (SOREMIB) en 1984 avec le changement du nom du pays.

Les réserves à l’ouverture ont été estimées à 1.500.000 tonnes d’or commercialisable avec un rythme de production de 2 tonnes d’or par an. La production de l’or a démarré le 18 octobre 1984 et la société a connu une période prospère jusqu’en décembre 1988 avec une production atteignant un pic de 3,5 tonnes d’or de métal par ans. De 1984 jusqu’à la fermeture en août 1999, l’usine a traité 1.476.000 tonnes de minerai sec à une teneur moyenne de 11,3 g/t et a produit 17,5 tonnes de doré contenant 14,5 tonnes d’or fin. L’exploitation se faisait simultanément à ciel ouvert et en souterrain.

Suite aux difficultés techniques et financières rencontrées en 1989 la société a perdu plus de deux fois et démi son capital et était virtuellement en état de cessation de paiement. Au nombre des principales causes recensées, il y’avait entre autres :

  • Effondrement des galeries d’accès à la mine en décembre 1988,
  • La baisse constante du cours de l’or,
  • La vétusté des engins,
  • La baisse des teneurs,
  • La mauvaise gestion caractérisée par l’absence d’un plan stratégique de développement

Face à cette situation et pour éviter la fermeture de la mine il a fallu reconstituer le capital social de la société par une augmentation de capital. Lors de cette opération, les deux actionnaires privés de la société la compagnie française des Mines (COFRAMINES) et la banque islamique de développement (BID) ayant refusé de faire des apports en numéraires, ont été éjectés du capital. L’Etat s’est retrouve seul actionnaire mais a été obligé d’abandonner ses créances vis-à-vis de la SOREMIB d’un montant de plus de neuf (9) milliards de francs CFA. Il s’agit d’une remise de dette pour améliorer la situation financière de la société.

Cette procédure a permis de restructurer le capital social à hauteur d’un milliard trois cent vingt un million (1.321 000 000) francs CFA détenu a 100% par l’Etat à compter de juin 1992. Malheureusement dès 1998 on a assisté à une chute régulière du cours de l’or liée aux ventes des stocks d’or des banques centrales : Australie, Argentine, Suisse etc. Dans le même temps le Fonds Monétaire International et la Banque Centrale d’Angleterre avaient annoncé la vente future de stocks d’or ces différents évènement ont accentué cette chute des cours si bien que l’or ne valait à l’époque que 250 $ US l’once. Cette baisse drastique du prix de l’or a occasionné la déprime du secteur minier. Face à ce contexte et aux difficultés que connaissait déjà la société, le gouvernement a pris les mesures suivantes : licenciement de tous les travailleurs de SOREMIB, liquidation judiciaire de la société, suspension provisoire des opérations, surveillance des installations pour sauvegarder l’outil de travail.

La fermeture de la mine a désarticulé tout le tissu social et economique amorcée dans la commune. La pratique de l’orpaillage viens alors comme un souffle pour une communauté surprise par la fermeture tout comme des travailleurs déflatés restés sur place. Il est difficile d’estimer le nombre de moulins dans la commune servant à l’orpaillage et ce, aux mépris des risques de contamination aux substances chimiques toxique entrant dans le procédé d’extraction de l’or. Les moulins servent en effet à broyer le minerai qui est ensuite transporté dans les concessions pour être traité afin d’en extraire l’or. Un troc juteux s’est développe autour de l’orpaillage. Les propriétaires de moulins monnaient leurs services contre un tiers de la quantité de minerais broyée. La même règle s’applique également lorsqu’un propriétaire terrien concède ces terres à des fins d’orpaillage ce qui est d’ailleurs fréquent. Jusqu’à un passé récent, l’orpaillage avait lieu en dehors de la mine car gardées par des vigiles engagés par le syndic liquidateur pour assurer le service minimum. Par la suite les orpailleurs ont investi tout le carreau mine aux grandes dames de ces dernier. Décapant tout sur leur passage à la recherche du métal jaune. Il y’a partout des ornières d’orpailleurs avec des puits pouvant atteindre plusieurs mètres de profondeur. Avec les éboulements répétitifs (2006 et 2009) la surveillance s’est de nouveau accentuée. Ces éboulements ont par ailleurs causé des pertes importantes en vie humaines.

Sur le plan environnemental, le passif environnemental (dette écologique) laisse par la SOREMIB est très important car la réhabilitation des sites exploités n’est pas effectuée. Les dommages les plus facilement perceptibles sont le changement de paysage dû à l’apparition de collines par suite des déblais et au rejets. Certains rejets issus du traitement des minerais contiennent toujours du mercure et du cyanure, deux produits très toxiques pour l’homme, les animaux et la végétation.

L’orpaillage très répandu dans la commune cause des problèmes environnementaux sérieux. Il s’agit de la dégradation des sols(trous) et de la végétation, les pertes de champs à la suite de l’occupation incontrôlée de l’espace, l’utilisation du mercure et du cyanure par les orpailleurs pouvant entraîner des problèmes de santé.

Toutefois, l’ouverture de la mine d’or continue de nourrir bien d’espoir dans la commune de Poura, aussi bien chez les autorités communales qu’au sein de la population. Le potentiel est encore jugé très important et dans la dynamique de la décentralisation, elle pourrait constituer d’une part la principale source d’entrée de recette et d’autre part entraîner le développement des activités économiques.

 

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